INTERVIEW
réalisée par Tara DEPRE


NE NOUS SOUMETS PAS À LA TENTATION

Vous commencez le tournage de votre long métrage NE NOUS SOUMETS PAS A LA TENTATION, vous en êtes l'auteur, la réalisatrice et la productrice...
Ce scénario a été successivement chez deux producteurs (Berfilms et Aquarius). Ils ont été incapables de monter le film. Alors j’ai décidé de prendre les choses en mains et de faire ce film moi-même avec des moyens modestes.


Pensez-vous que la relation producteur / auteur-réalisateur est problématique ?
Le cinéma attire des personnalités en tout genre...
La rencontre avec un producteur, c’est sûrement une rencontre humaine avant tout. Il faut un minimum de regards communs pour avancer ensemble.


A la lumière de votre expérience, que conseilleriez-vous à un jeune réalisateur qui souhaite se lancer dans cette aventure ?
D’y croire et de ne pas se poser trop de questions. Comme a dit Nietzche, « gravit la montagne et n’y pense pas ».


De quoi parle le sujet du film ?
NE NOUS SOUMETS PAS A LA TENTATION raconte l’histoire d’une jeune fille qui s’immisce dans un couple sans histoire. Et derrière l’apparence de cette classique histoire d’adultère, on découvre chez les personnages des motivations bien plus obscures, des secrets, des règlements de comptes...
Lorsque j’ai écrit ce scénario, il s’agissait pour moi de régler mes comptes sur le papier, car je n’avais pas eu la possibilité de le faire dans ma vie. Ce film est en fait le fantasme d’une vengeance que j’aurais aimé accomplir pour apaiser une immense peine...
Le problème avec ce genre de projet, qui naît d’une impulsion très personnelle, c’est que le temps peut nous éloigner du désir de faire le film. Le temps apaise les peines.
C’est aussi une des raisons qui m’a poussé à le faire rapidement, même à l’arrache, mais le faire quand même. Ce film une fois tourné, me permettra à moi aussi de tourner la page de certaines choses de mon histoire.


Cela semble être un scénario intense. Avez-vous trouvé facilement des acteurs qui acceptent d'être en participation ? Et les techniciens ?
Ce qui motive les comédiens ce sont de beaux rôles à incarner. Pour la plupart, l’argent est une motivation très secondaire. Sur ce film, j’ai eu la chance de collaborer avec des comédiens de grands talents.
Étonnamment, concernant les techniciens, la plupart des gens que j’ai rencontrés ont acceptés immédiatement de participer au tournage. La crise a peut-être joué en ma faveur.
Ce type de projet permet aussi de confier des postes à des gens qui débute et qui veulent se former. J’ai découvert de véritables talents, je pense à la Chef opératrice, Malory CONGOSTE, ou la première assistante Julie SALAGH, ou la scripte, Eléonore JEGO et il y en a encore beaucoup d’autres ! Ces personnes m’ont beaucoup impressionnée.
Bien sûr, s’ouvrir au gens qui débute, c’est aussi le risque de tomber sur des gens qui n’ont pas toujours les compétences, mais en général, ceux-là ne vont pas au bout du tournage...
Mettre toute l’équipe en participation demande une organisation spéciale. Je ne pouvais pas bloquer les gens sur 5 semaines, alors nous avons fait des roulements d’équipes. Mis à part les chefs de poste. Ça m’a permis de rencontrer de nouvelles personnes. J’aime les techniciens de cinéma.


Quel sera le sujet de votre prochain film ?
Mon prochain film s’appelle L’ENFANT PUBLIC. Je me suis mise à écrire ce sujet, après avoir parlé avec Xavier BEAUVOIS, qui est un réalisateur que j’admire. Je lui ai raconté le parcours qui m’a conduite au cinéma. Il m’a encouragé à écrire sur ce sujet
Le sujet de L’ENFANT PUBLIC est celui d’une enfant de l’assistance public, qui se bat pour trouver sa place dans le monde, et qui finit par trouver refuge dans le cinéma.