INTERVIEW


DES SOLDATS ET DES SAINTS

À la frontière libano-israélienne, au camp Finul : des militaires libanais, israéliens et de la force onusienne, font le point sur la situation chaque semaine. Au milieu d’eux, le capitaine Mathias, Légionnaire en mission pour les Casques Bleus, doit user de diplomatie pour apaiser les tensions entre Israéliens et Libanais…

Dans un ancien village palestinien, rasé par l’armée israélienne, il ne reste plus que des maisons à l’abandon et une église, toujours debout grâce à Sofiane, 17 ans. Il est le gardien de cette église, modestement composée d’un autel et d’une sculpture représentant le Christ. Vivant seul, Sofiane reçoit quelquefois la visite d’amis de son âge, et ne va à la ville la plus proche que pour y faire des courses ; connaissant son histoire, les commerçants lui font toujours don de vivres. Mais Sofiane subit la visite régulière des soldats israéliens, qui viennent pour le menacer ou pour saccager l’intérieur de l’église. Exaspérés par sa résistance, les soldats israéliens veulent absolument le faire partir : mais parmi eux le sergent Ruben s’interpose pour protéger le jeune homme…

A quelques kilomètres de là, le VAB des Casques Bleus roule en direction d’une zone où des tirs ont été échangés la veille : ils sont mal reçus par les villageois palestiniens, mais aussi par les soldats israéliens, lassés d’être sans cesse attaqués. Le capitaine Mathias réaffirme sa volonté sincère de pacifier la zone, tandis que ses hommes critiquent le rôle limité voire l’impuissance des Casques Bleus en mission…

En revenant de la ville, Sofiane découvre à la porte de l’église un sac contenant des barres chocolatées, mais ignore qui les lui a apportées. Plus tard, un combattant du Hezbollah vient lui offrir des vivres, espérant que Sofiane puisse lui servir d’espion ; mais Sofiane semble vouloir rester neutre, et prépare une crèche de Noël avec des santons qu’il a fait passer clandestinement malgré le check-point. C’est la veille de Noël : Sofiane sonne les cloches et, à la nuit tombée, une trentaine de personnes retournent au village abandonné pour y célébrer la naissance du Christ…

Le lendemain, Sofiane voit revenir Ruben, seul, venu se reposer. Intrigué par le choix de vie du jeune homme, Ruben envie sa sérénité et son courage alors que lui se sent perdu depuis que sa femme et ses enfants l’ont quitté… Quelques jours plus tard, au check-point, le capitaine Mathias et ses hommes essuient des tirs : ils s’abritent, mais attendent des ordres qui ne viennent pas et n’arrivent pas non plus à identifier les agresseurs. Face à cette situation frustrante mais habituelle, Mathias se résout à penser que les Casques Bleus, à défaut de vraiment pouvoir intervenir, servent surtout de témoins dans cette guerre…

Ruben retourne régulièrement à l’église où il retrouve un peu de paix ; il converse avec Sofiane et l’aide à construire une annexe pour l’église, l’amenant en ville pour y acheter des matériaux. En ville, il lui présente aussi ses amis, des artistes Juifs et Libanais chrétiens : lors de la soirée, ceux-ci argumentent sur la cause palestinienne, son histoire et ses dérives, et admirent la neutralité et la simplicité du combat de Sofiane pour sa terre et son église. Pendant ce temps, les Casques Bleus du camp apprennent que trois Palestiniens armés se sont installés à 100 mètres de Latour : le capitaine Mathias s’y rend, couvert au loin par ses hommes, leur demande calmement de quitter la zone protégée par l’ONU, et les invite à boire le thé à son camp en signe de bienveillance. Mais, alors qu’il repart, les Palestiniens lui tirent dessus ; les Casques Bleus ripostent aussitôt alors que Mathias s’effondre, gravement blessé…

Les soldats israéliens entendent parler des visites de Ruben à Sofiane et le prennent à parti, parlant de lui comme d’un traître. Ruben leur tient tête, puis Sofiane l’invite à partager son repas dans la chapelle…

Le lendemain, alors que le capitaine Mathias est à l’hôpital, ses hommes viennent lui rendre visite : ils lui font leur rapport, le questionnent quant à son engagement dans la force onusienne alors qu’il est de la Légion, puis lui affirment personnellement leur soutien. Mathias les regarde repartir, ému…

Ayant eux aussi eu vent des visites de Ruben à Sofiane, les combattants du Hezbollah viennent au village abandonné pour tuer le jeune ‘traître’ : mais Ruben sort à la place de Sofiane, qui entend peu après des coups de feu… Sofiane traîne Ruben blessé à l’intérieur de la chapelle, tente en vain de le soigner et d’appeler les urgences : mais Ruben, agonisant, réclame seulement ses téfilines. Il meurt en remerciant son ami de sa générosité et de son courage. En pleurs, Sofiane fait sonner les cloches de l’église…